Nouvelles de l’Inde

En 2004, au moment du Tsunami meutrier qui frappa les côtes autour de l’océan Indien et tua autour de 230 000 personnes, la Fondation Leïla Fodil avait reçu 30 000 euros de dons.


Mais revenons aux bateaux de Muttukadu. Juste après la catastrophe, D.V. Shridaran (à gauche avec une écharpe rose sur la photo), ingénieur retraité de la marine marchande indienne s’était précipité sur un supermarché des alentours pour acheter tout ce qu’il pouvait trouver qui pourrait être d’une certaine utilité pour les pêcheurs.

Puis, il a organisé avec eux la reconstruction des bateaux et les logements provisoires sous des tentes de fortune. Les bateaux étaient faits de 5 troncs d’arbres, pas toujours très droits et liés entre eux par de la corde. Ils les appelaient des trimarans mais c’était plutôt des sortes de radeaux à voile, qu’ils utilisaient pour gagner leur vie. C’était très périlleux car les bateaux affleuraient l’eau et ils ne pouvaient s’accrocher à rien quand une vague passait par dessus le pont.

Après le Tsunami, les bateaux étaient disloqués et ne pouvaient être reconstruits. Il ont préféré des solutions en fibre de verre et en polyester qui devenaient abordables. Les 10 000€ ont permis de construire une partie des bateaux, qui étaient beaucoup plus chers que leurs ancêtres en bois.

Aujourd’hui, 17 après la catastrophe, D.V. Shridaran nous donne des nouvelles de ces bateaux. Il écrit dans un mail reçu à la fin du mois de novembre :

Ma région a reçu les précipitations les plus élevées pour le mois de novembre depuis plus d’un siècle et est aux prises avec des rues inondées. Mais les choses sont bien sous contrôle.

Je me souviens évidement de votre visite et de celle de votre femme et du don de bateaux et de moteurs aux pêcheurs. Les bateaux en fibre de verre ont une durée de vie de 12 ans et la plupart de ceux donnés lors du tsunami doivent avoir rempli leur fonction et être remplacés par de nouveaux.

Cependant, tous les bateaux donnés ont joué un grand rôle en aidant les pêcheurs à recommencer leur vie après la catastrophe. Les moteurs ont tendance à durer un peu plus longtemps, même si la plupart les ont peut-être été vendus ou ont subi une reconstruction majeure avec de nouvelles pièces.

J’approche des 80 ans et bien que toujours actif, mes occupations sont plutôt limitées. Le village de pêcheurs lui-même a été déplacé vers un nouvel emplacement à environ 3 km au sud. On leur a donné de nouvelles maisons là-bas. Je n’y vais plus beaucoup maintenant car la plupart de mes contacts ont vieilli comme moi ou sont décédés. Je transmettrai certainement vos salutations si je rencontre des pêcheurs.
Je vous souhaite à tous les deux une bonne santé et un joyeux Noël.
Meilleurs voeux

Vous reconnaîtrez bien évidemment Jean Bernard Joly au milieu et Marie Joly à droite sur la photo.